Selon l’OMS, 7 millions de personnes meurent de pollution atmosphérique dans le monde chaque année. En Afrique, 1,1 million d’individus en ont fait les frais en 2019. La sous-région subsaharienne est celle qui en pâtit le plus. Les plus touchés sont les nourrissons, les enfants, les personnes du 3e âge et celles souffrant de maladies respiratoires.
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Origines de la pollution de l’air en Afrique
Il s’agit de la deuxième cause de décès après le SIDA. Qu’est-ce qui explique une telle situation ?
- La pollution intérieure
Elle provient des ménages, dans lesquels l’on utilise les énergies fossiles à outrance pour les activités domestiques : charbon, feu de bois, cuisinières intérieures, etc. Ces ustensiles répandent dans l’air de fines particules qui, une fois inhalées, sont à l’origine du développement de certaines maladies.
- La pollution extérieure
Malgré le fait que le continent souffre d’un déficit infrastructurel, la pollution de l’air y est prégnante. Elle provient surtout :
Des usines industrielles : dans le cadre de leurs activités, elles rejettent des substances chimiques toxiques dans l’air. Et le comble, c’est qu’elles sont généralement implantées en plein centre-ville, ce qui met encore plus en danger la santé des populations riveraines ;
Du transport : on le voit particulièrement dans la branche du transport routier. Les véhicules, importés de l’Occident, ont besoin de carburants fossiles pour fonctionner : gasoil, diesel ou essence. Ceux-ci se répandent dans l’atmosphère via les pots d’échappement, menaçant ainsi de nombreuses vies humaines ;
De la poussière, de la fumée et du sable : facteurs naturels, ils sont malheureusement le quotidien des Africains, mais pas seulement. Courant juin 2021, une énorme tempête de sable en provenance de l’Afrique subsaharienne, a migré en Europe et aux États-Unis. Et cela risque de se reproduire avec le retour de la canicule.
L’Afrique dans la lutte contre la dégradation de la qualité de l’air
Selon l’OMS, 6 polluants atmosphériques causent le plus de dégâts. Il s’agit des particules, de l’ozone, du dioxyde d’azote, du monoxyde de carbone et du dioxyde de soufre. L’une des résolutions de l’organisation est de réduire leur impact via le respect des seuils de référence.
En se basant sur un indice de 100, un classement(en 2017) des pays africains pour déterminer la qualité de l’air a révélé les résultats suivants : les Seychelles (78,33), les îles Maurice (78), le Maroc (66,33), l’Algérie (64,33), la Tunisie (63,66), l’Afrique du Sud (57), le Botswana (56,66), la Libye (54) et le Gabon (53). Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour avoir un impact réel sur la vie des Africains.
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- Taxe pollueur-payeur
C’est un impôt prélevé au sein des entreprises responsables de l’émission des gaz à effet de serre. Fonctionnant de la même manière que les taxes classiques, elles augmentent au fur et à mesure que l’impact environnemental croît. Sur le continent noir, quelques rares pays l’ont appliqué jusqu’ici. Seulement, avec un taux fixé à 5%, les experts trouvent cela dérisoire, car selon eux, ça ne risque pas de changer grand-chose pour les entreprises en question. Il convient donc de revoir ce pourcentage à la hausse pour espérer atteindre les objectifs escomptés. À côté de cela, on peut envisager de contraindre les firmes à produire un bilan environnemental à une fréquence régulière afin de prendre des décisions idoines.
- Renforcer la sensibilisation sur la pollution atmosphérique
L’un des défis majeurs reste la mentalité des habitants du continent mère. En effet, ceux-ci n’ont pas réellement conscience des dangers auxquels ils s’exposent tous les jours. Il est vrai que de petites activités sont menées pour les emmener à changer d’avis, mais l’impact n’est pas encore satisfaisant. Voilà pourquoi il faut multiplier les campagnes d’information sur la pollution atmosphérique tout en proposant des alternatives adéquates.