Dans l’une des réserves privées de l’Afrique du Sud, une lionne a été stérilisée mercredi 15 décembre 2021 par une équipe de chirurgiens vétérinaires. L’opération subit par ce félidé est un moyen pour limiter le risque de consanguinité au sein d’une population animale qui compte trois mâles et plusieurs femelles. Cette décision semble paradoxal alors que l’espèce est classée comme vulnérable ou protégée.
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Les petites réserves privées contribuent de manière efficace à la sauvegarde de cette espèce qualifiée de sauvage dans la classification des animaux. Depuis environ deux décennies, la population de lions a chuté de 43%. Selon les chiffres du Forum de gestion des lions en Afrique du Sud (LiMF), les lions sont considérés comme espèce en danger. Sur 20.000 têtes recensées à travers le monde, quelque 3.500 sont en Afrique du Sud, dont 700 dans des réserves comme celle de Rietspruit.
La gestion de cette réserve naturelle consiste à éviter la surpopulation et des accouplements qui entraineraient une dégénérescence. L’opération de capture s’est passée sous le contrôle de Peter Rogers qui a réussi à neutraliser l’une des femelles de la troupe grâce à son fusil à fléchettes dont la seringue à bout rouge s’est plantée dans le cou de la lionne. La lionne étendue à l’arrière du véhicule qui la transportait pour la table d’opération s’est endormie. Ses yeux ont été bandés.
L’ablation des ovaires a duré quatre heures plus que d’habitude. « Cette chirurgie « invasive » était compliquée du fait d’un estomac plein », reconnaît M. Rogers, spécialiste de la faune sauvage. La femelle s’est réveillée au bout de la cinquième heure, prise de vomissements en raison de l’anesthésie.
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Dans la réserve, c’est la troisième lionne à subir une ablation. Elle a été placée sous contraceptif et une autre lionne plus âgée a déjà subi la même opération. Le Forum de gestion des lions en Afrique du Sud (LIMF), créé en 2010, supervise les populations de 59 réserves. L’objectif est d’imiter le processus naturel en contrôlant la reproduction et en procédant à des échanges de mâles. Cette gestion rigoureuse a permis de faire croître la population à un rythme durable de 2% par an. Sans cela, « la population augmenterait de 22% par an », estime le président du LIMF, Sam Ferreira.