En décembre 2021, le tribunal kenyan a ordonné la restitution de 646 tonnes de bois de rose malgache d’une valeur de 13 millions de dollars à une société basée à Hong Kong. La société avait sommé les autorités kenyanes de mettre fin à sa saisie effectuée en 2014. Les avocats de la Kenya Wildlife Services (KWS), qui avaient déposé une plainte contre la société exportatrice avaitfait valoir que le commerce du bois de rose était interdit en vertu de la convention CITES, la convention internationale sur le commerce des espèces sauvages.
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La Kenya Wildlife Services a essuyé un échec judiciaire à la cour de justice de Mombasa. Celle-ci vient d’autoriser l’exportation vers Hong-Kong d’une cargaison de 646 tonnes de bois de rose saisie en 2014. Le commerce du bois de rose malgache est interdit par la CITES. Une décision qui n’a pas empêché à une entreprise d’exploitation forestière chinoise à sortir illicitement ce bois pour le revendre à des sociétés partout dans le monde. L’écologiste Chris Morris a affirmé que « la société utilise de faux documents pour expédier le bois de rose du Kenya à Taïwan ».
En mai 2014, les employés de la Kenya Wildlife Services (KWS) ont saisi un lot de bois dans le port de Mombasa. Les dossiers d’expédition indiquaient que la cargaison était faite uniquement du « bois » à destination de Hong Kong. Pourtant, le conteneur transportait 646 tonnes de bois de rose malgache (Dalbergia spp.), d’une valeur de 13 millions de dollars. La KWS a alors jugé l’envoi illégal cette exportation. Une décision jugée irrecevable par le tribunal de Mombasa qui a décidé que le bois devait être rendu à la société Shihua basée à Hong Kong.
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Un bois très sollicité dans le monde
Le bois de rose est l’un des bois les plus trafiqués dans le monde. Ses multiples extractions à Madagascar ont conduit le pays vers une exploitation forestière illégale. Une situation qui aujourd’hui s’est étendue au sein de plusieurs forêts tropicales avec un encrage sur les plus riches en biodiversité. Ce qui fait de ces forêts les plus menacées du monde. En novembre dernier, le tribunal foncier et environnemental de Mombasa a confirmé une décision antérieure d’un tribunal inférieur selon laquelle les réglementations CITES restreignant le commerce mondial du bois de rose malgache n’étaient pas en vigueur lorsque KWS a saisi le bois.
Juan Carlos Vasquez, qui dirige l’unité des affaires juridiques de la CITES, l’autorité mondiale sur le commerce international des espèces sauvages, a confirmé au site d’information Mongabay que le bois de rose malgache a été inscrit à l’annexe II de la convention le 12 juin 2013. Les lois de Madagascar interdisent les exportations de bois de rose depuis 2010. Le Kenya et Madagascar sont tous deux parties à la CITES, de sorte que le bois de rose malgache ne peut entrer dans aucun pays membre de la CITES sans une documentation appropriée.