Après des années d’accalmie au parc national de la Lobéké, les canons des fusils des braconniers se sont encore fait entendre. Bilan, 8 carcasses de pachydermes retrouvées. Un doigt accusateur est pointé sur la crise armée en République Centrafricaine voisine. En effet, le parc national de la Lobéké est limitrophe à ce grand pays qui vit une instabilité sécuritaire depuis près d’une décennie.
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Selon les activistes et protecteurs de la nature, le trafic d’ivoire est une importante menace pour la conservation des éléphants au Cameroun et dans la sous- région Afrique Centrale. Les éléphants sont traqués pour leur viande très prisées et leurs pointes d’ivoire qui se vendent comme des petits pains sur le marché noir. Une situation qui constitue une importante menace pour la conservation de cette espèce protégées au Cameroun.
Elvis Nguimezong, journaliste camerounais est l’un des premiers à avoir été témoin du carnage. Il raconte comment procèdent les braconniers: «(…) ces gens-là tirent avec des armes (automatiques, Ndlr), c’est-à-dire des kalachnikovs et des pistolets automatiques».
Le 17 novembre 2021, au cours d’une mission de surveillance et de reconnaissance du terrain, des gardes forestiers ont découvert trois carcasses d’éléphants fraîches. Ils ont fait appel aux forces de défense et de la sécurité avant de se lancer à la recherche des auteurs de ce crime.
Les recherches ont permis de rattraper un braconnier et deux porteurs dans le parc la même nuit. Après être passés aux aveux et conduits dans les locaux de la gendarmerie nationale, le braconnier et ses compères ont conduit les gardes forestiers et les militaires dans plusieurs de leurs caches où s’entassaient cinq autres carcasses d’éléphants.
Un parc chargé d’histoire
Le parc national de Lobéké a été créé le 19 mars 2001 dans le département de la Boumba et Ngoko, région de l’Est du Cameroun. Il couvre une superficie d’environ 217 854 hectares. Sa biodiversité est très riche car il comporte au moins 45 espèces de mammifères, 305 espèces d’oiseaux, 215 espèces de papillons, et bien d’autres.
L’Union internationale pour la conservation de la nature, notamment dans sa Stratégie régionale pour la conservation des éléphants en Afrique centrale, (UICN-GSEAfc, juillet 2005) révèle que la décennie 1970-1980 marque le début d’un braconnage intensif des éléphants au Cameroun. Cette période correspond aussi au début de l’exploitation forestière et minière qui se poursuit encore aujourd’hui.
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Les chiffres interpellent! Près de 12 000 éléphants seraient tués chaque année par des braconniers pour approvisionner le marché noir asiatique.