Une opération menée le 23 juillet 2021 a causé la mort de deux hommes et l’incendie de plusieurs maisons. Les violences ont aussi tué deux femmes et entraîné la fausse couche d’une troisième. Les gardes forestiers du parc de Kahuzi-Biega et les habitants des villages Batwa entretiennent des relations très tendues depuis des décennies. Des relations qui se sont détériorées depuis la création du parc en 1970. Les populations locales disent avoir été chassées de leurs terres sans aucun avertissement, pourtant, il s’agit de leur milieu naturel sans lequel ils sont obligés de surexploiter la forêt en pratiquant l’agriculture
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Kahuzi-Biega, l’un des plus grands et des plus importants parcs nationaux du pays abrite une grande biodiversité faite de 136 espèces de mammifères protégées. Le parc compte la plus importante population de gorilles des plaines (Gorilla beringei graueri), une espèce classée en danger. Cependant, la décision de transformer cette localité en parc national a été sévèrement critiquée. Depuis lors, les populations locales et autochtones ont été déplacées de leurs terres ancestrales, sans aucune considération de leur rôle dans la protection de l’environnement. Depuis que le parc existe, plus de 6 000 Batwa ont été déplacés et ont dû quitter leurs terres ancestrales. Pendant des dizaines d’années, et jusqu’à ce jour, ils ont sont victimes de violations des droits humains.
Après plusieurs batailles vaines, certains Batwa se sont intégrés à la vie congolaise moderne. Ils s’investissent désormais dans des actions de destruction de la biodiversité telles que l’exploitation forestière et le braconnage, abandonnant ainsi leurs moyens de subsistance traditionnelle. « Certains acteurs de la conservation ont lancé des accusations selon lesquelles les Batwa sont responsables de la dégradation de l’écosystème extrêmement précieux de la région », a déclaré le FPP.
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Il existe peu de documents concernant les incidents rapportés en matière de droits humains contre les Batwa vivant à Kahuzi-Biega. Cependant, un rapport publié en octobre par Initiative for Equality, un réseau de soutien des organisations défendant les droits des Batwa en RDC, a dénoncé un certain nombre de violations des droits humains qui ont été rapportées comme ayant eu lieu dans le parc et aux alentours au cours des cinq dernières années. Pendant cette période, selon le rapport, au moins 20 membres de la communauté Batwa ont été tués au cours de raids, et 14 ont été blessés et menacés. Neuf villages Batwa, soit un total de 180 foyers, auraient été brûlés, et 13 autres déplacés. Les organisations de défense des droits des Batwa ont également fait l’objet de harcèlement et de menaces par les responsables du parc.