Depuis le début du mois de février, la conférence mondiale sur l’intégrité de la recherche se tient en Afrique du Sud. Les chercheurs africains revendiquent une équité certaine dans les collaborations scientifiques entre l’Afrique et les pays occidentaux.
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La recherche scientifique est au cœur de tout développement, raison pour laquelle les chercheurs africains appelés à collaborer avec des grands laboratoires et autres revues s’indignent de voir comment ils sont traités. Edmond Sanganyado, originaire du Zimbabwe est spécialiste des questions de pollutions chimiques et exerce comme enseignant à l’université de Northumbria, en Angleterre, il s’indigne de comment sont menées les recherches en Afrique en ces termes : « ll y a ce qu’on appelle la » recherche hélicoptère « , où des scientifiques occidentaux arrivent en Afrique, font leurs recherches, puis rentrent chez eux et publient leur travail, sans échanger avec les chercheurs locaux. Ces scientifiques occidentaux ne vont pas forcément comprendre le contexte africain et leurs recommandations ne seront pas toujours adaptées au terrain. » Et lorsque les chercheurs locaux sont associés, leur rôle n’est pas forcément valorisé. « Les chercheurs africains sont souvent réduits à collecter les données, et parfois ils ne sont pas bien identifiés comme contributeurs de la recherche », poursuit-il.
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Pour l’heure, la revue The Lancet a annoncé qu’elle sera plus vigilante et refusera tout papier qui ne reconnaîtrait pas la participation de chercheurs locaux pour des études effectuées en Afrique. Le journal scientifique médical britannique lui souhaite faire respecter l’intégrité et l’équité des travaux scientifiques qui, oublient très souvent les scientifiques africains. Pour certains chercheurs comme Rachid Id Yassine de l’université sénégalaise, Gaston Berger et coordinateur de la nouvelle revue Global Africa, la source du problème de la recherche africaine est surtout structurelle.