Au Sénégal, les éleveurs locaux sont de plus en plus en colère par la décision présidentielle qui a permis de déclasser les seules terres qui pouvaient permettre aux éleveurs locaux de nourrir leurs bétails. Ces terres confiées à l’entreprise américaine pour exploitation risquent de poser de nouveaux problèmes environnementaux. Notamment la contamination du lac de Guiers qui fournit 65% de l’eau potable de la capitale du pays Dakar. L’immense territoire dont il est question est en partie désertique. La terre est recouverte de diverses herbes annuelles jaunies, aussi sèches que le sol. Quelques arbres parsèment la zone. Ce petit paradis sénégalais est l’endroit privilégié de Bouba Sow qui fait Paitre son bétail régulièrement. De manière quotidienne, il cueille les feuilles d’un acacia avec son bâton de berger pour nourrir ses chèvres qui en raffolent.
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Comme lui, son père et son grand-père faisaient paître leurs animaux sur ces terres. Son fils de 15 ans commence également à s’occuper du troupeau. Mais Sow s’inquiète pour son avenir lorsqu’il contemple ses terres : « Leur champ commence juste devant ma maison. Depuis qu’ils possèdent nos terres, nous ne pouvons plus faire paître nos troupeaux comme avant. Certains chemins sont fermés et nos points d’eau sont inaccessibles ».
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Le Ndiaël fait partie de la vallée du fleuve Sénégal, une région déjà affectée par des aménagements hydroagricoles qui ont conduit à l’assèchement du fleuve. On y trouve notamment le lac de Guiers, le plus grand lac d’eau douce du pays et source d’eau potable pour la capitale, Dakar, qui est menacé par la pollution par les pesticides. Aujourd’hui, avec l’AAGR qui s’intéresse à la région et cherche à se faire entendre aux États-Unis, Sow et d’autres éleveurs portent au niveau international le conflit qui les oppose depuis dix ans au gouvernement au sujet de leurs terres.