L’ONG Environmental Justice Foundation, a lancé une application mobile appelée DASE. Grâce à elle, les pêcheurs locaux peuvent géolocaliser des trafiquants, obtenir des images et des vidéos d’incidents en mer et les soumettre à la National Fisheries and Aquaculture Authority pour vérification et enquête éventuelle. Bien que l’application n’ait pas encore engendré de poursuites, les pêcheurs affirment qu’elle a un effet dissuasif sur les activités illégales.
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Plusieurs pêcheurs de la localité sont satisfaits de cette plateforme qui leur permet aisément de traquer toute filouterie et même de mettre fin dans les prochains jours à cette filouterie maritime. Plusieurs pêcheurs affirment que le traffic dans les eaux de la mer est la conséquence directe de la présence des gros navires qui pêchent de manière illicite et illégale.
Sur les réseaux, un pêcheur a expliqué qu’il avait pris une photo géolocalisée d’un chalutier qu’il avait aperçu en train de pêcher dans la zone d’exclusion côtière (ZEC) réservée aux pêcheurs artisanaux, et qu’il l’avait téléchargée sur une plateforme de collecte de données où les pêcheurs peuvent recenser et signaler les cas d’activités illégales en mer.
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La ZEC du Liberia s’étend à 6 milles nautiques de la côte, sauf pour les crevettiers, qui peuvent pêcher au-delà de 4 milles nautiques de la côte. Mais selon Cephas Asare, responsable régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’Environmental Justice Foundation (EJF), l’ONG britannique qui gère la plateforme au Liberia, au Ghana et au Sénégal, il s’est avéré que le chalutier repéré par Appleton opérait dans une zone légale.
La consommation de poisson au Liberia est importante, elle représente environ 15 % de l’approvisionnement en protéines animales et environ 80 % de la population du pays en dépend pour ses protéines essentielles. Selon le site web du EJF, quelque 33 000 personnes travaillent dans la pêche artisanale, qui représente jusqu’à 10 % du produit intérieur brut du pays.
Créée en 2010 pour protéger les moyens de subsistance des petits pêcheurs ainsi que l’écosystème marin, la ZEC de 6 milles marins a été menacée en 2017 par une proposition du gouvernement qui visait à la réduire de moitié.