L’organisation de cet atelier a été une initiative conjointe du projet Switch to Circular Economy Value Chains (SWITCH2CE), de l’Alliance africaine pour l’économie circulaire (ACEA) et de la COVAD, en collaboration avec le ministère marocain du Commerce et de l’Industrie ainsi que le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable.
La hausse de la demande de plastique en Afrique impacte significativement le climat, la biodiversité et la pollution. Actuellement, seulement 6 % des déchets plastiques sont recyclés sur le continent, un taux bien inférieur à la moyenne mondiale de 9 %. Cette situation engendre des coûts élevés en matière de nettoyage, de santé publique et pour l’industrie touristique. Elle met en évidence l’urgence de réduire la production de plastique neuf et de prévenir la pollution plastique dans l’environnement.
Les participants au dialogue, comprenant des experts industriels et des représentants gouvernementaux du Maroc, du Ghana, du Nigeria, de l’Afrique du Sud et de l’Europe, ont souligné, durant cette rencontre, l’importance de prendre des mesures régionales et mondiales ambitieuses pour résoudre la problématique de la pollution plastique. Ils ont mis en avant que l’augmentation de la production et de l’utilisation de plastiques recyclés, notamment le PET recyclé (rPET), est une solution prometteuse, en particulier pour les emballages plastiques.
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Les experts présents ont également exprimé leur préoccupation concernant l’insuffisance des réglementations relatives au rPET en contact avec les aliments en Afrique, soulignant l’urgence d’établir des normes claires. Des pays comme l’Afrique du Sud et le Nigeria ont déjà initié leurs propres normes pour le rPET, tandis que le Ghana et le Maroc travaillent à l’amélioration des leurs. Par ailleurs, l’Union européenne et les États-Unis renforcent également leurs normes pour mieux réguler la production de rPET, en particulier pour les emballages en contact avec les aliments.
Sur le plan continental, l’Organisation africaine de normalisation travaille actuellement à l’élaboration d’une norme pour le rPET en contact avec les aliments, sous la référence CD-ARS 1721-2023. Le lancement de cette norme est prévu prochainement, marquant une étape importante dans la réglementation des matériaux recyclés pour l’utilisation alimentaire en Afrique.
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Pour Mounir El Bari, président de la Coalition pour la Valorisation des Déchets, « La coopération Sud-Sud, ainsi que la co-construction entre les organisations et institutions africaines, constituent un élément central de notre feuille de route stratégique en tant que Coalition. Nous visons à favoriser une économie circulaire verte et inclusive par le biais d’efforts collectifs, et le passage vers le rPET à contact alimentaire en est une étape décisive. C’est une fierté pour nous d’avoir une présence aussi importante d’experts et de représentants de nos pays voisins à cet atelier marocain, soulignant ainsi notre engagement en faveur de la collaboration régionale et du développement durable. »
Le dialogue a été considéré comme très opportun, mettant en lumière la nécessité d’une coordination mondiale face au problème des déchets plastiques. Les conclusions tirées de cet événement joueront un rôle crucial dans les négociations du Comité international de négociation dédié à la fin de la pollution plastique. De plus, ces enseignements contribueront à un rapport conjoint de Chatham House et de l’ACEA, qui examinera les avantages et les défis d’une norme panafricaine pour le rPET. Ce rapport est attendu pour publication au cours de l’année en cours.
SWITCH2CE, ACEA et COVAD adressent leurs sincères remerciements à tous les orateurs distingués et aux experts et participants. Leur contribution précieuse a grandement contribué au succès et à l’enrichissement de cet atelier panafricain.