En Afrique, la contamination des aliments par les mycotoxines est considérée comme l’un des principaux dangers pour la sécurité alimentaire. L’Organisation mondiale de la santé estime que plus de 500 millions de personnes, principalement en Afrique subsaharienne, sont exposées à des niveaux dangereux de mycotoxines. Les conditions climatiques, les pratiques agricoles et les systèmes de stockage des aliments contribuent à ce problème.
Les mycotoxines, des molécules toxiques produites par des champignons microscopiques, représentent un risque sérieux pour la santé humaine, animale et l’économie. Ces contaminants naturels peuvent contaminer les aliments tels que les céréales, les fruits à coque et les épices, ainsi que les aliments pour animaux. Malgré leur impact significatif, les mycotoxines restent largement méconnues du grand public et des autorités, en particulier dans les pays les moins avancés.
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Les mycotoxines sont sécrétées par des champignons ubiquitaires tels que Penicillium, Aspergillus ou Fusarium, qui prospèrent dans des environnements chauds et humides. Les pays au climat tropical sont particulièrement vulnérables à leur développement.
Ces molécules toxiques posent des risques sérieux pour la santé humaine et animale, ainsi que des pertes économiques considérables. Leur toxicité varie des symptômes aigus aux maladies chroniques graves. Certaines mycotoxines, comme les aflatoxines, les ochratoxines et les fumonisines, sont particulièrement dangereuses car elles sont fréquemment présentes dans l’alimentation et toxiques même à faible dose.
La détection des mycotoxines est difficile à l’œil nu et nécessite des analyses en laboratoire pour les identifier et les quantifier. Ces contaminants peuvent se retrouver dans divers aliments de base, tels que les céréales, les fruits à coque, les épices, ainsi que dans les aliments pour animaux et les produits dérivés des animaux
Des épidémies de mycotoxicoses, telles que l’ergotisme et l’aflatoxicose, ont causé des taux de mortalité élevés en Afrique. Par exemple, au Kenya en 2001, la consommation de grains de maïs contaminés par l’aflatoxine a entraîné la mort de 12 personnes. En 2004, le pays a connu l’une des plus graves intoxications humaines liées aux mycotoxines, avec 125 décès signalés sur 317 cas, soit un taux de mortalité de 39%. Des épidémies similaires se sont produites dans d’autres pays d’Afrique de l’Est.
La présence de mycotoxines dans l’alimentation est un problème de santé publique majeur qui nécessite une attention urgente. Malheureusement, la sensibilisation à cette menace invisible dans notre chaîne alimentaire est encore insuffisante. Les seuils réglementaires, la traçabilité des aliments et les capacités de surveillance sont souvent inadéquats dans les pays les moins avancés, ce qui contribue aux épidémies régulières.
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La recherche et la collecte de données sur la contamination, la toxicité et l’exposition aux mycotoxines sont essentielles pour établir des réglementations protectrices. Cependant, ces activités nécessitent des ressources financières, des installations technologiques et une main-d’œuvre qualifiée qui font souvent défaut dans les pays les moins avancés.
Il est crucial de prendre des mesures pour sensibiliser davantage le public, renforcer la surveillance et la réglementation, et investir dans la recherche sur les mycotoxines afin de réduire les risques pour la santé et l’économie liés à ces contaminants invisibles dans notre chaîne alimentaire.