L’écologiste Andriamanana Rabearivelo a introduit une nouvelle technique de culture de la vanille avec des premiers résultats prometteurs. Son objectif est de développer de nouvelles méthodes agricoles pour aider la communauté rurale appauvrie près de sa ferme dans l’est de Madagascar à améliorer ses conditions afin qu’elle puisse réduire sa dépendance vis-à-vis des forêts naturelles de la région. Des forêts sujettes à une déforestation incontrôlée due à la récolte illégale de bois et à la conversion en terres agricoles.
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Pour effectuer un appel téléphonique, il faut marcher pendant au moins une heure, sur des contreforts déboisés, à travers Vohitaratra, un petit village et à travers une rivière pour atteindre un sommet de montagne où le service cellulaire est disponible. Ce trek fait partie des devoirs d’une dizaine d’adolescents travaillant dans une ferme de cette partie reculée de l’est de Madagascar. Sur le terrain, ils contribuent à apporter une nouvelle méthode de culture de l’orchidée vanille (Vanilla planifolia) à Madagascar, dans le but de préserver les forêts et la faune menacées de la région.
Andriamanana Rabearivelo, 56 ans, expérimente des techniques agricoles sur un terrain de 20 hectares depuis qu’il l’a acheté en 2019. Son objectif est d’améliorer les moyens de subsistance des habitants de cette région appauvrie, afin qu’ils ne dépendent ni des pratiques agricoles ni de la récolte de bois qui détruisent la forêt tropicale. Son innovation consiste à cultiver la vanille sous un toit, plutôt que sous des arbres. Des versions de la technique sont courantes dans les régions les plus développées du monde, mais pratiquement inutilisées dans ce pays insulaire, qui cultive la vanille depuis le XIXe siècle et en est aujourd’hui le plus grand producteur mondial. La ferme, située dans la commune rurale de Manakambahiny Atsinanana dans la région d’Alaotra-Mangoro, jouxte la frontière sud-est du parc national de Zahamena, qui abrite une riche diversité de faune et de flore endémiques.
Les habitants de cette région reculée, peuvent se déplacer sur ces chemins accidentés uniquement à pied et occasionnellement à moto. Seuls les cris intermittents des animaux sauvages, les sifflements mélodieux des oiseaux et le bruissement des cascades qui émanent de la forêt tropicale interrompent de temps en temps le calme. Mais cette harmonie naturelle pourrait bientôt se taire sans action urgente.
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Au Nord de Madagascar, les populations dépendent de l’agriculture sur brûlis, défrichant la forêt près du parc pour planter des cultures pendant quelques années jusqu’à ce que le sol s’use, puis se déplacent vers une nouvelle parcelle de terre. Ils entrent dans le parc pour récolter illégalement du bois précieux et d’autres arbres pour le commerce du bois et du charbon de bois. « Nous risquons de ne plus voir de palissandres à l’avenir », a déclaré Rabearivelo à Mongabay, faisant référence aux espèces de bois précieux du genre Dalbergia qui sont vitales pour les 15 espèces de lémuriens.
« La pauvreté n’est pas un choix. Ces gens n’ont pas d’autre choix que de compter sur la forêt pour survivre », a déclaré Rabearivelo.