La quasi-totalité des industries du plastique affirment que les technologies de « recyclage chimique ou recyclage avancé », sont une alternative plus « verte » contrairement au recyclage mécanique. Une affirmation qui trouve ses limites dans un rapport récemment publié sur l’utilisation desdits procédés chimiques par huit entreprises américaines basées en Afrique et spécialisées dans le recyclage des matières plastiques. Il est également mentionné dans ce rapport que ces entreprises produisent du combustible et émettent des gaz à effet de serre plutôt que des plastiques réutilisables.
Le récent rapport du National Resources Defense Council (NRDC) est clair. Les entreprises qui se positionnent comme entreprise de recyclage ne fabriquent pas du plastique recyclé pour réduire la demande en plastique vierge mais plutôt du carburant et des produits chimiques. Avec plus de 240 millions de tonnes de nouveaux plastiques produits chaque année, la montagne mondiale de déchets plastiques menace désormais de déstabiliser le système de fonctionnement de la terre. Ainsi, les conditions climatiques et biogéochimiques grâce auxquelles les civilisations humaines ont pu survivre pendant près de 12 000 ans pourraient être remises en question. Selon le rapport, les populations concernées sont des personnes à faibles revenus et des personnes de couleur. Les 380 000 personnes qui vivent dans un rayon de moins de 5 km autour de ces usines et pourraient être affectées par les émissions toxiques. Judith Enck, présidente du projet à but non lucratif beyond plastics basé au Bennington College, dans le Vermont, et ancienne responsable régionale à l’EPA, a décrit le rapport du NRDC comme étant « inestimable »
Le recyclage chimique est plébiscité comme une alternative au recyclage mécanique capable de satisfaire la demande grandissante en plastique recyclé tout en réduisant le volume de déchets incinérés ou enfouis. Un type de recyclage qui a connu plusieurs problème au moment de produire du plastique recyclé avec du plastique. Malgré ces préoccupations, la pression s’accentue sur les responsables politiques afin que le recyclage chimique, dont les procédés de transformation du plastique en carburant, soit classé comme technologie de fabrication et non comme incinération de déchets solides. l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) se penche actuellement sur une manière d’inclure les technologies de pyrolse et de gazéification dans la loi américaine sur la pureté de l’air. De leur côté, les lobbyistes de l’industrie mènent une grosse campagne pour empêcher que ces techniques de dégradation à haute température ne soient catégorisées comme de l’incinération.