À travers la vaste savane à la périphérie du parc national d’Amboseli au Kenya, des ruches sont suspendues à des acacias comme des œuvres d’art. Ces ruches peintes de couleurs variées portent des images d’éléphants, d’abeilles et du mont Kilimandjaro dont les sommets sont visibles en arrière-plan. Joyce Tokore, membre et secrétaire du groupe de femmes Inkasotuak, qui possède certaines des ruches, affirme que l’apiculture a apporté plus d’avantages qu’elle ne l’aurait cru possible. L’apiculture a aidé à restaurer le couvert forestier dans la région.
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Les 19 membres d’Inkasotuak, qui porte le projet apiculture pour protéger le parc d’Amboseli est composé de femmes, d’hommes et de jeunes filles. Ce groupe a bénéficié de l’accompagnement d’une organisation de conservation locale appelée Happy Community, qui a donné aux communautés locales les moyens de générer des revenus grâce à l’apiculture durable qui va garantir la stabilité de la faune dans le parc. « La raison pour laquelle nous avons formé une communauté heureuse était d’aider à restaurer les habitats fauniques et les couloirs migratoires qui ont été convertis en d’autres utilisations dans l’écosystème plus large d’Amboseli », explique James Njuguna, fondateur de Happy Community Organization.
Selon Levi Kavagi, coordinateur pour l’Afrique des programmes sur les écosystèmes et la biodiversité au PNUE, les couloirs de migration de la faune autour de nombreuses aires protégées au Kenya ont rétréci, menaçant la biodiversité. Kavagi note que le développement des infrastructures, les établissements humains en raison de la croissance démographique et la recherche de plus de terres agricoles ont tous contribué à la destruction de couloirs migratoires cruciaux.
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Amboseli est connue pour sa grande population d’éléphants. D’une superficie de 392 km² et abritant environ 2 000 éléphants, le parc peut à peine contenir toute la faune. Au Kenya, les parcs et réserves classés par le gouvernement couvrent 8% de son territoire, mais cette zone est trop petite pour contenir les vastes populations d’animaux sauvages du pays.