Alors que la République démocratique du Congo (RDC) se remet des inondations meurtrières, son voisin immédiat, le Congo, fait face à une montée spectaculaire des eaux du fleuve Congo. Ce phénomène, résultat des pluies diluviennes depuis le début de l’année, met en lumière les impacts dévastateurs du changement climatique sur la région. Le fleuve Congo, huitième plus long au monde, est non seulement une source cruciale d’énergie hydroélectrique en Afrique centrale mais aussi le témoin d’une crise environnementale sans précédent.
Des records de crue inquiétants
Le fleuve Congo, s’étendant sur 4 700 kilomètres, a atteint un niveau record de 6,20 mètres au-dessus du niveau de la mer le 10 janvier 2024, dépassant les crues mémorables des années 1960. Cette montée des eaux a déclenché une série d’inondations dévastatrices à travers la République du Congo, laissant des traces de destruction économique et environnementale.
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Impacts économiques et humains
Les conséquences économiques sont alarmantes, avec 120 infrastructures scolaires détruites, 26 centres de santé privés privés d’eau et d’électricité, ainsi que 26 décès et 6 178 déplacés internes selon le gouvernement congolais. Ces inondations ont également mis en péril la biodiversité et les moyens de subsistance, entraînant le déplacement et la mort d’animaux, ainsi que la destruction de 2 200 hectares de terres agricoles, comme rapporté par le Bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations unies (Ocha).
Un territoire fragilisé
Neuf des douze départements du pays sont touchés, allant de la Likouala à la Cuvette, mettant en danger des communautés urbaines, des écosystèmes marins, des zones agricoles et des centres économiques tels que Brazzaville et Pointe-Noire. La situation environnementale de certains départements, comme le Pool et le Kouilou, est déjà précaire et empire avec ces phénomènes météorologiques extrêmes.
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Causes profondes des inondations
Le porte-parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla, souligne les « difficultés d’évacuation des eaux de pluie » comme l’une des causes principales des inondations, accentuées par le changement climatique. Il insiste sur la nécessité de curer les caniveaux et de pavager les rues pour faciliter le drainage des eaux pluviales. Pour répondre à cette crise, l’État du Congo mobilise son Fonds national de l’entretien routier et de l’assainissement urbain, conformément à la loi des finances 2024.