En novembre 2021, le parlement kenyan a proposé un projet de loi qui allait mettre fin au rôle du Kenya Forest Service (KFS) en tant qu’intermédiaire entre les pétitionnaires et le parlement en ce qui concerne les demandes de modification des limites des forêts. Pour les écologistes et les groupes communautaires c’est un moyen de supprimer les garanties liées à la conservation des forêts et ouvrir les territoires ancestraux à l’accaparement des terres.
La nouvelle loi sur la foresterie au Kenya crée de plus en plus de scepticisme chez les populations autochtones qui croient à un accaparement des terres et une surexploitation de la forêt. « Dans la plupart des forêts kenyanes, vous remarquerez que la plupart des communautés autochtones ont des affaires en jugement en cours ou ont été éliminées de leurs terres ancestrales », a déclaré Chepsoi. Au cours d’une interview avec Mongabay, John Samorai, responsable de programme au Programme de développement des peuples Ogiek (OPDP), a qualifié le processus actuel de rompu. « Les messages vitaux – en particulier des communautés autochtones – stagnent indéfiniment en route vers le parlement », a déclaré Samorai.
L’article 119 de la Constitution du Kenya stipule que toute personne a le droit de s’adresser directement au Parlement, y compris pour promulguer, modifier ou abroger une législation.
Si le projet est adopté, il pourrait retirer au KFS le pouvoir de sanctionner la modification des limites d’une forêt publique. Cela peut permettre à quiconque, y compris ceux dont les actions pourraient compromettre le bien-être des forêts et des bassins hydrographiques du Kenya, de demander au parlement de modifier les démarcations forestières. Une situation qui fâche les leaders environnementaux. La Forestry Society of Kenya a déclaré que cela va alimenter l’empiètement des forêts et va saper les objectifs de conservation du Kenya.
« Il est dangereux de réduire les garanties qui protègent nos forêts restantes en laissant la décision aux seuls parlementaires », a déclaré l’organisation. « Retirer le Service forestier du Kenya des décisions sur les limites des forêts est malavisé et inopportun. »