L’agriculture biologique est un modèle de production agricole qui consiste à éliminer l’utilisation d’engrais chimiques au profit d’intrants naturels. Ce système fournit moult avantages : préservation des sols, amélioration du rendement, protection de la biodiversité, pérennisation de la santé humaine, entre autres. En 2021, on note 2,1 millions d’hectares de terres sous agriculture bio et près de 815.000 agriculteurs qui l’ont adopté.
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État des lieux de l’agriculture durable en Afrique
Contribuant à hauteur de 23% du PIB total du continent, la filière agricole a déjà du mal à nourrir une population de 1,3 milliard de personnes. Et la situation risque de s’aggraver avec le boom démographique qui prend des proportions démesurées et la crise sanitaire actuelle.
Il faut noter que ce système est loin d’être répandu en Afrique. Seuls quelques pays, comme le Sénégal et le Mali, ont fait le premier pas. En outre, ils se sont penchés sur la question de la certification bio. Mais, il est encore difficile de concrétiser cet aspect, car les exigences en la matière au niveau international restent élevées. D’ailleurs, ce problème est partiellement résolu grâce à l’implantation du label français Ecocert au Sénégal, au Burkina Faso, au Maroc, en Afrique du Sud et à Madagascar. Sauf qu’il serait préférable de créer des labels répondants aux réalités africaines, tout en veillant à les rendre populaires à l’échelle mondiale.
L’agriculture biologique : quels sont les défis à relever ?
Malgré un potentiel énorme, l’agriculture bio tarde à s’imposer véritablement en Afrique. Voici quelques obstacles auxquels elle se heurte :
- Les effets du changement climatique
Depuis quelques mois, le continent le plus ensoleillé du monde subit les revers du réchauffement climatique. Cette chaleur, qui suscite l’inquiétude des observateurs a une incidence néfaste sur l’Homme et les activités économiques. Les périodes de sécheresse augmentent, ce qui fragilise les sols et cultures, qui ont besoin d’eau pour se développer.
- La rareté des terres cultivables
Bien qu’elle possède 60% des sols fertiles de la planète, l’Afrique s’en retrouve dépossédée au profit des exploitants occidentaux. Dans de telles circonstances, comment envisager de développer le potentiel agricole du continent ? Tout simplement en élaborant des stratégies contemporaines de redistribution des terres et l’application de pratiques agricoles durables pour améliorer l’état des terres disponibles.
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- Difficulté d’accès au marché équitable
Hélas, les matières premières de l’Afrique sont exportées à 90% vers les continents voisins. Transformées dans les industries étrangères, elles sont par la suite revendues à des prix exorbitants. Résultats des courses : l’Afrique se retrouve contrainte de payer des sommes parfois colossales pour récupérer des ressources qui lui appartiennent. Dans toute l’histoire, ce sont les agriculteurs qui en paient le prix fort. Il est donc urgent de mener une réflexion et de mettre en œuvre des plans d’action concrets pour apporter un soutien à ces derniers.